Le centre de formation de Canappeville se lance dans la traite robotisée

Après plusieurs années de réflexion et de sollicitation de la profession agricole, le centre de formation et C.F.A. en élevage a installé un robot de traite.Diapositive1
Il faut évoluer avec son temps. Dans les années 60, le centre de formation a contribué au développement et à la maîtrise de la machine à traire qui remplaçait peu à peu la traite à la main. Aujourd’hui, 4 installations de traite neuves sur 10 sont robotisées. Nous continuerons cependant à former à la traite mécanique en maintenant la salle de traite actuelle. Les gestes de base utiles à toutes les installations de traite seront ainsi toujours enseignés.

Deux installations et deux troupeaux pour répondre au plus grand nombre.

Le logement des vaches (stabulation avec des logettes) fut prolongé l’hiver dernier afin d’accueillir 40 vaches en plus. 105 vaches sont désormais abritées dans ce bâtiment. Avec un cloisonnement, 65 d’entre elles iront se faire traire au robot.
N’allez pas croire que les vaches vont se faire traire volontairement. C’est leur gourmandise qui va les attirer car nous leur donnerons à manger en même temps. Pendant qu’elles consomment des concentrés (céréales, tourteaux…), le robot lave les trayons, branche les faisceaux et enregistre de nombreux paramètres de leur traite. En moyenne, les vaches viennent 2,7 fois par jour dans le robot 23 heures sur 24. Les plus gourmandes viendront plus souvent mais le robot va les laisser sortir sans les traire ni leur distribuer de concentrés. Pendant la journée, les vaches sont libres d’aller manger des fourrages à l’auge et de se coucher.
Nous avons profité de ce projet pour réintroduire des animaux de race Normande. Une trentaine sera en production fin 2016. Elles seront conduites avec plus d’herbe et passeront en salle de traite.Diapositive2
Les vaches laitières sont moins présentes dans les champs. Mais pour en préserver dans le département de l’Eure et dans nos campagnes, il faut produire autrement et répondre aux demandes des consommateurs.
Nous avons profité des travaux pour mettre les installations aux nouvelles normes environnementales de 2014. Nous sommes dans une démarche d’agriculture raisonnée où la prévention est garante d’une meilleure santé. Dans l’élevage porcin du centre de formation, nous utilisons depuis près de 4 ans, la phytothérapie. L’utilisation d’antibiotiques s’est fortement réduite même s’ils restent encore présents en curatif. Nous sommes parmi les premiers en France à utiliser cette technique. Nous la diffusons auprès des stagiaires et des apprentis. Nous souhaitons l’étendre à l’atelier bovin.
Avec cette combinaison de situations nous répondons aux éleveurs passionnés par différentes races de bovins, et nous formons à plusieurs techniques d’alimentation de conduite d’élevage et de traite. Les stagiaires et les apprentis ainsi formés pourront faire un choix raisonné pour leur projet ou trouver plus facilement un emploi par leur polyvalence.
Nous sommes le premier Centre de formation en France à former au deux techniques.

Un projet pédagogique pour faire et apprendre.

L’utilisation des données demande un apprentissage que très peu de concessionnaires de robot apportent. Beaucoup d’éleveurs apprennent « sur le tas » sans imaginer qu’ils possèdent des informations utiles à l’optimisation de leur troupeau. Canappeville sera un élevage référent où les personnes en formation seront sensibilisées à ces nouvelles technologies.
La pédagogie de Canappeville s’est Faire et Apprendre sur le terrain. Concrètement, les stagiaires et les apprentis :

  •   Utilisent le robot quotidiennement
    –  Introduction de nouveaux animaux dans le lot du robot
    – Paramétrage des références de l’animal
    – Suivi de l’animal
    – Gestion des anomalies
    – Suivi de la qualité du lait
  • Utilisent les données de l’élevage enregistrées afin de les analyser et de
    proposer des améliorations
    – Valorisation des données quantités, qualités et
    anomaliesDiapositive3
    – Interprétation des données pour la santé et la
    reproduction
    – Réalisation d’interventions sanitaires
    – Ajustement de l’alimentation (distribution des
    fourrages et D.A.C.)
    – Suivi de la reproduction et des croissances
    – Participation aux essais pratiques des médecines alternatives utilisant moins d’antibiotiques

Pour maintenir des élevages dans nos campagnes, il faut revoir l’organisation du travail, la traite étant une astreinte quotidienne qui peut être automatisée.
Nous ne remplaçons pas l’Homme par la machine. La surveillance sera encore plus poussée pour assurer la santé des animaux, anticiper des variations, valoriser des données et bien sûr former les éleveurs de demain. Il ne suffit pas de regarder l’écran d’ordinateur ou du téléphone portable, il faut observer les animaux et faire un parallèle avec ses données chiffrées. Le rôle d’éleveur est ainsi renforcé. Nous avons fait ce choix tout en n’oubliant pas qu’il existe d’autres méthodes.
Avec cette nouvelle installation, les personnes en formation continueront les autres activités de terrain : distribution des aliments aux animaux, conduite de matériel agricole… et les travaux pratiques concernant les soins infirmiers, les déclarations réglementaires, les échographies, les bases de l’insémination, la conduite de troupeaux…
Tous ces travaux sont pris en compte dans les évaluations pratiques. Ils constituent des situations professionnelles significatives nécessaires à la mise en oeuvre des Unités Capitalisables (UC) des formations BPA, BPREA et CS.
Par cette pratique qui complète celle des stages ou contrat de travail (apprentissage et contrat de professionnalisation) les personnes sorties de formation sont reconnues par la profession et trouvent rapidement un emploi.

Un projet soutenu pour la profession.

Les données informatiques seront analysées pour évaluer les incidences sur la production, la reproduction, la santé, l’environnement et l’économie. Ces informations seront utilisées par la profession demandeuse de comparaison : Institut de l’Elevage, Chambres d’Agriculture, Contrôle Laitier, Groupement de Défense Sanitaire, Groupes d’éleveurs, Organisations de salariés…
La DRAAF et l’UNREP ont cru au projet, ce qui a accentué la crédibilité pour cette innovation pédagogique. Ainsi, la profession dans toute la Normandie réunie nous a octroyé un volume de lait supplémentaire pour accueillir le deuxième troupeau normandisé. Le département de l’Eure et le Conseil Régional de Haute-Normandie ont soutenu financièrement le projet.Diapositive4
L’innovation pratique doit être notre préoccupation pour rester présent demain dans le paysage de la formation d’une nouvelle grande région. Canappeville a sur son territoire une ferme et un centre de formation en élevage reconnus par la profession dans une grande partie de la France.
Le projet mis en place combine la tradition de formation de terrain qui maintient des savoirs faire de base et l’innovation qui répond aux demandes actuelles de la profession et de la société. Dans un contexte économique où les prix de vente des productions diminuent, le Centre de formation et le CFA en élevage croient en l’avenir et investissent pour former les éleveurs, les techniciens et les conseillers de demain.

Amédée HARDY
Centre de formation – C.F.A. en élevage
3 Les Landes
27400 Canappeville
Mail : cpse.canappeville@wanadoo.fr
Tel : 02.32.50.51.71
Site : http://www.cfa-cpse-canappeville.fr
Retrouvez nous sur Facebook et sur twitter

Laisser un commentaire